Dans un arc de cercle évoquant la grotte de Bethléem, Marie et Joseph se penchent sur leur nouveau-né nimbé d’une auréole crucifère. Cette croix juste esquissée nous rappelle de quelle façon il sacrifiera sa vie pour nous. Marie, les yeux fermés prie et médite en son cœur ces évènements (cf Lc2,51) alors que Joseph contemple cet enfant avec un doux sourire tout en ayant le front plissé : Quel bien grand mystère accompagne ce tout petit !

Le manteau de Marie se confond avec le bleu nuit du ciel comme aux apparitions de Pontmain et de Guadalupe. Il est orné de lys, symboles de pureté alors que celui de Joseph est couleur terre et orné d’une colonne. Cette colonne est une allégorie que les premiers chrétiens ont utilisée dans les catacombes pour signifier la présence de Dieu parmi son peuple : « Le Seigneur lui-même marchait à leur tête : le jour dans une colonne de nuée pour leur ouvrir la route, la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer » Ex13.21. Ce petit enfant va désormais incarner cette présence, l’Emmanuel, « Dieu avec nous ».      

Dans l’Evangile de la Nativité, l’âne et le bœuf ne sont pas cités. Cependant, ils figurent depuis des siècles au côté de Jésus nouveau-né. St François d’Assise les utilisera dans sa crèche vivante, et depuis, leurs santons font partie intégrante de notre imaginaire, sans que nous ne sachions plus pourquoi. En fait, l’âne symbolise le peuple de l’Ancien Testament, chargé de transporter l’Arche d’Alliance, de traverser des déserts, tout en étant parfois rétif. Sur ce tableau, l’ Arche d’Alliance apparaît en filigrane sur l’âne. Le bœuf, lui, symbolise le peuple du Nouveau Testament, chargé du joug _en référence à la croix_ pour transformer la terre et donner du fruit : Les hébreux sont chargés de garder la loi, les chrétiens doivent annoncer la Bonne nouvelle pour transformer le monde. Le Christ est couché dans leur mangeoire ou crèche, car il vient se donner en nourriture aux croyants dans une petite ville dénommée « Bethléem », qui signifie « maison du pain » !

Tandis qu’un ange de lumière incline sa tête en signe d’adoration, nous pouvons à peine remarquer le point lumineux surplombant la tête du bébé : « …voici que l’astre […] vint s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. » Mt2.9 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! » Lc2.14

Gwénola Rebour-de Villanfray